Par Moon of Alabama - Le 14 juin 2025
L'ancien officier de la CIA, Larry Johnson, pense que :
Je crois que l'attaque d'Israël fait partie d'une opération internationale planifiée de renseignement et militaire, qui comprenait la participation et le soutien des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne. Nous avons eu le premier indice le 31 mai, lorsqu'un organisme de surveillance de l'ONU a publié deux rapports conçus pour créer un récit selon lequel l'Iran est un État nucléaire voyou :...
Cette tactique a été employée en 2002/2003 pour trouver une justification à l'attaque de l'Irak, qui, selon les États-Unis, possédait des armes de destruction massive. Nous savons maintenant que c'était un mensonge, mais la propagande a été efficace pour susciter un soutien aux États-Unis et en Europe pour envahir l'Irak. Nous assistons à un effort similaire aujourd'hui, mais cette fois, l'Iran est faussement accusé d'enrichir de l'uranium pour fabriquer une bombe. Le mensonge irakien sur les Armes de Destruction Massive (ADM), comme la calomnie actuelle contre l'Iran, n'a qu'un seul but : justifier une action militaire afin de parvenir à un changement de régime.
J'avais déjà détaillé l 'opération actuelle de l'AIEA visant à blâmer l'Iran pour une prétendue contamination nucléaire découverte il y a plus de deux décennies.
Pendant la préparation de la guerre de 2003 contre l'Irak, il y avait un autre mensonge qui était utilisé pour « justifier » l'attaque.
Il était allégué que le dirigeant irakien Saddam Hussein était de mèche avec al-Qaïda, un groupe terroriste créé par les États-Unis au Pakistan pour lutter contre le gouvernement afghan soutenu par les Soviétiques.
Al-Qaïda aurait commis des attentats aux États-Unis le 11 septembre 2001. Associer l'Irak, qui avait combattu des groupes inspirés par al-Qaïda, à al-Qaïda lui-même était le deuxième mensonge le plus cité pour justifier la guerre des États-Unis contre l'Irak.
Il n'est pas étonnant qu'un récit similaire soit soudainement en train de se construire en ce qui concerne l'Iran.
David Ignatius, le porte-parole officieux de la CIA au Washington Post, a reçu l'ordre de publier cette absurdité ( archivé) :
Mais l'Iran a d'autres moyens de riposter. L'un qui a reçu peu d'attention est sa relation avec les affiliés d'al-Qaïda. Selon d'anciens responsables américains de la lutte contre le terrorisme, Téhéran a noué de bonnes relations avec le nouvel "émir" d'al-Qaïda "de facto", Saif al-Adel, qui a pris la relève en 2023 après la mort d'Ayman al-Zawahiri. Ces anciens responsables disent qu'Adel avait aidé à gérer la planification des ADM pour Oussama ben Laden.La filiale d'al-Qaïda au Yémen peut représenter un danger particulier. Elle est dirigé par Saad bin Atef al-Awlaki, qui a posté une vidéo effrayante ce mois-ci menaçant des responsables américains. « Poursuivez l'écume de la terre et ses plus grands criminels", a-t-il exhorté ses partisans, nommant Trump, le vice-président JD Vance, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth et l'ancien chef du DOGE, Elon Musk. "Il n'y a plus de lignes rouges après tout ce qui est arrivé à notre peuple à Gaza", a-t-il déclaré. Selon le Jerusalem Post, Awlaki a exhorté les musulmans d'Europe et d'Amérique à s'assurer qu'il n'y a "pas un seul endroit sûr" pour les Juifs.
Qui seraient ces « anciens responsables américains de la lutte contre le terrorisme » ? Mike Pompeo, John Bolton ou d'autres menteurs notoires ?
Saif al-Adel, le chef « de facto » jamais déclaré d'Al-Qaïda, aurait depuis 2001 séjourné en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie, en Égypte et en Iran où il aurait été une fois assigné à résidence et plus tard échangé contre des otages iraniens détenus par al-Qaïda au Yémen.
Pendant plus de deux décennies, l'Iran chiite a combattu l'al-Qaïda sunnite partout où il le pouvait. Ses opérations contre les extrémistes sunnites en Irak et en Syrie étaient en grande partie des guerres contre les forces affiliées à Al-Qaïda. Au Yémen, l'Iran est allié aux Houthis qui se battent contre des groupes alignés sur Al-Qaïda soutenus par les États-Unis dans le sud du pays. Une situation similaire existe au Liban où les forces du Hezbollah soutenues par l'Iran se disputent depuis des années contre les radicaux alignés sur al-Qaïda.
Prétendre que l'Iran est maintenant en quelque sorte de mèche avec Saif al-Adel, un chef présumé mais jamais déclaré d'un al-Qaïda plus ou moins éteint, est un non-sens flagrant.
David Ignatius est un « leader d'opinion » très lu. Qu'on lui ait dit de débiter ces affirmations absurdes est un signal pour que les autres les reprennent.
Nous pouvons maintenant nous attendre à ce que de nombreux autres rédacteurs d'opinion de seconde main proposent des histoires similaires.
C'est, comme la tentative d'associer l'Iran à des armes de destruction massive, un récit qui sera utilisé pour intensifier davantage la guerre de changement de régime en cours contre l'Iran.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.