15/04/2015 10 articles michelcollon.info  3 min #97072

Hasta Siempre Señor Galeano

Le chanteur populaire vénézuélien Ali Primera a dans une chanson qui l'a rendu célèbre déclaré :  « Los que mueren por la vida no pueden llamarse muertos » (Ceux qui meurent pour la vie ne peuvent s'appeler des morts). Ceci est vrai pour Simon Bolivar, Ernesto Guevara ou encore Hugo Chavez. Mais c'est aussi le cas pour Eduardo Galeano, grand écrivain, journaliste et historien uruguayen, qui nous a quittés hier. Cette mort qui survient tout juste un an après celle de son homologue colombien, Gabriel Garcia Marquez rend le continent latino-américain orphelin d'une ses plus belles plumes.

Combattant infatigable pour la liberté, la dignité et la justice, il aura dédié sa vie à la cause des plus pauvres. Ses nombreux écrits l'amèneront à évoquer des thèmes divers tels que la politique ou le football dont il était fan et ceci toujours dans un esprit critique et souvent poétique.

C'est en 1971, alors qu'il vit en exil, que le nom d'Eduardo Galeano retentit pour la première fois en Amérique latine. Cette année là en effet, il publie l'ouvrage de sa vie, l'un plus grands chefs d'œuvres de la littérature, il s'agit bien sûr des Veines ouvertes de l'Amérique latine.

Quarante ans plus tard, ce livre traduit dans vingt langues et vendu à des milliers d'exemplaires à travers le monde est plus que jamais d'actualité. Preuve de la puissance de cet ouvrage : en 2009, lors du sommet des Amériques à Trinidad et Tobago, l'ancien président vénézuélien Hugo Chavez offrit Les veines ouvertes de l'Amérique latine au président Barack Obama. Une manière de montrer à son homologue états-unien l'histoire et les souffrances endurées par le sous-continent notamment et surtout à cause de l'impérialisme états-unien.

Ce chef-d'oeuvre est en effet un violent réquisitoire contre la situation alarmante dans laquelle se trouve alors le continent aux veines ouvertes. Misère, dénutrition, indigence, analphabétisme, inégalité, injustice... La liste est encore longue. Et les responsables de ces maux atroces sont tous identifiés avec précision par Galeano. Ce sont d'abord les colonisateurs espagnols et portugais, génocidaires d'Indiens. Puis viennent les multinationales, l'impérialisme et le néocolonialisme, d'abord anglais puis états-unien. Mais aussi les oligarchies nationales plus disposées à servir les intérêts des États-Unis qu'à développer leur pays.

Tout au long de sa vie, Eduardo Galeano n'aura cessé de mener le combat contre tous ceux qui ont ensanglanté l'Amérique Latine, une terre qui l'aimait tant.

Néanmoins, Eduardo Galeano n'est mort que physiquement. Ses luttes, ses écrits en faveur des plus pauvres eux ne mourront jamais et continueront à résonner en Amérique latine et dans le monde. C'est aussi à cela que l'on reconnaît les grands hommes. Leur intemporalité.

Hasta la victoria siempre !

 michelcollon.info

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13/04/2022 countercurrents.org  10 min 🇬🇧 #206106

Hasta Siempre Señor Galeano

Eduardo Galeano Died: Revolution Goes On!

By Andre Vltchek
24 April, 2015

Countercurrents.org
newsnet_206106_81ef25.jpg|Eduardo Galeano at Cafe Brasillero, Montevideo

"It's worthwhile to die for things without which it's not worthwhile to live." - Eduardo Galeano

Eduardo Galeano passed away. For several days I did not know. I was in India, in divided Punjab, working. Then, someone wrote me an email, informing me that my friend, one of the greatest people I've ever met in this world, is no more.

25/04/2015 legrandsoir.info  16 min #97321

Hasta Siempre Señor Galeano

Eduardo Galeano : ballon, crampons et révolution.

Ahouansan SÉYIVÉ

C'est avec brio qu'il maniait la syntaxe, se jouait des figures de styles et jonglait avec les mots, à l'image de ces artistes qu'il adulait et qui, eux, tripotaient le ballon rond.
Il avouait avec humour et sincérité :« Comme tous les Uruguayens, j'ai voulu être footballeur. Je jouais très bien, j'étais une vraie merveille, mais seulement la nuit, quand je dormais : pendant la journée, j'étais la pire jambe de bois qu'on ait vu sur les terrains de mon pays. ».

21/04/2015 cadtm.org  4 min #97225

Hasta Siempre Señor Galeano

« elle est à l'horizon.. » Les mots d'Eduardo Galeano marchent dans les rues d'un continent

par Benjamin Dangl

Hommage au célèbre écrivain décédé le 13 avril 2015.

Le monde a perdu un de ses grands écrivains hier. L'auteur uruguayen Eduardo Galeano est mort à 74 ans à Montevideo. Il a laissé une œuvre magique derrière lui, et son influence s'étend sur tout son continent.

Pendant la crise économique argentine de 2001-2002, les paroles de Galeano ont circulé dans les rues de leur propre chef, accompagnant chaque manifestation, chaque meeting.

15/04/2015 elcorreo.eu.org  4 min #97073

Hasta Siempre Señor Galeano

Eduardo Galeano, une ardente mémoire, pour un présent de tous les présents - El Correo

par Jean Ortiz*

Eduardo... Ton courage ironique, élégant, nous a appris à l'aimer. Cette terre rebelle, deux fois belle, pionnière dans ses laboratoires émancipateurs, tu la portais rationnellement dans tes entrailles.

Je me souviens d'un petit monsieur, proviseur d'un grand lycée, qui nous interdit dans les années 1970 -nous étions quatre profs d'espagnol- d'inciter nos élèves à acheter « Les veines ouvertes de l'Amérique latine », car l'essai de cet auteur uruguayen était « politique ».

14/04/2015 ism-france.org  5 min #97040

Hasta Siempre Señor Galeano

« peu de Palestine reste. Pas à pas, Israël l'efface de la carte »

Par Eduardo Galeano
Eduardo Galeano est décédé aujourd'hui à 74 ans à Montevideo (Uruguay). Ecrivain et journaliste célèbre pour avoir écrit « Les veines ouvertes de l'Amérique Latine », il était lauréat du prix Stig Dagerman. Il est considéré comme l'un des écrivains les plus remarquables de la littérature latino-américaine.

Pour se justifier, le terrorisme de l'État fabrique des terroristes : il sème de la haine et récolte des alibis.