04/12/2018 11 articles reporterre.net  18 min #149165

Jour 2 : un enthousiasme douché par les Polonais et... par les Français

Tous les jours, notre envoyée spéciale vous raconte les coulisses, les anecdotes et les coups de théâtre de la COP24, qui se déroule en Pologne, du 2 au 14 décembre.

  • Katowice (Pologne), envoyée spéciale

 Lundi 3 décembre : un enthousiasme douché par les Polonais et... les Français

Lundi 3 décembre, au deuxième jour de la COP24, quelques discours puissants ont marqué les esprits. Vite tempérés par les Polonais puis par le ministre français de la Transition écologique. Schwarzenegger a tenté de rétablir l'équilibre.

Lundi matin, en marchant sous une pluie fine vers la Spodek Arena, la « soucoupe volante » qui abrite la COP24, je commençais à douter que la COP24 ait véritablement débuté la veille : seuls quelques policiers surveillant les rues piétonnes assoupies et le passage d'un hélicoptère de la police ont fini par me convaincre qu'un événement international aux milliers de participants s'était invité à Katowice. Une fois entrée dans la soucoupe volante, les longues files d'attente aux portiques de sécurité m'ont confirmé que l'on entrait aujourd'hui dans le vif du sujet.


L'attente aux portiques de sécurité.

La journée de lundi 3 décembre a été marquée par la plénière d'ouverture et les discours d'une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement. Quelques discours, puissants, ont marqué les esprits. Après avoir remis le symbolique petit marteau de bois au Polonais Michal Kurtyka, qui préside la COP24, Frank Bainimarama, Premier ministre des îles Fidji, a une nouvelle fois crié au loup : « La fenêtre pour agir se ferme à grande vitesse. Le temps presse. » Car même si les 196 États signataires de l'accord de Paris réalisaient les promesses faites durant la COP21 pour réduire leurs émissions, la planète se réchaufferait d'au moins 3,2 °C d'ici la fin du siècle, bien loin des 1,5 °C nécessaires pour sauver les nombreuses populations insulaires de la submersion. Il y a quelques jours,  un rapport onusien a conclu que les États devraient multiplier par cinq leurs engagements pris en 2015 pour ne pas dépasser les 1,5 °C. « Cela veut dire cinq fois plus d'action, cinq fois plus d'ambition », a redit le représentant fidjien, avant d'en appeler à la protection divine : « Que Dieu nous pardonne, si nous ignorons les preuves irréfutables, nous deviendrons la génération qui a trahi l'humanité. »

« Le changement climatique va plus vite que nous et nous devons le rattraper avant qu'il ne soit trop tard »

Faisant écho aux propos de la présidence polonaise, qui appelle de ses vœux « une transition juste », M. Bainimarama a tenu à alerter ses homologues sur le danger d'un tel discours : « Il ne faut pas seulement œuvrer à une transition juste pour les travailleurs » du secteur des énergies fossiles, « mais à une transition juste pour tous, et notamment pour les populations les plus vulnérables au changement climatique ». « Il y a encore de la place dans notre canoë. Rejoignez-nous pour ce voyage », a-t-il invité les diplomates du monde entier.


M. Bainimarama, le Premier ministre des îles Fidji.

« Chers amis, nous sommes dans de grandes difficultés, a poursuivi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Le changement climatique va plus vite que nous et nous devons le rattraper avant qu'il ne soit trop tard. Pour beaucoup de personnes, de régions ou même de pays, il s'agit déjà d'une question de vie ou de mort. [...] Par rapport au niveau de 2010, les émissions doivent baisser de 45 % en 2030 et être nulles d'ici 2050. [...] Si nous échouons, l'Arctique et l'Antarctique continueront à fondre, les coraux à blanchir et même à mourir, les océans monteront, plus de gens mourront de la pollution de l'air, les pénuries d'eau seront un fléau pour une grande partie de l'humanité et le coût de ces désastres montera en flèche. »


Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies.

« Certains pourraient dire qu'il s'agit d'une négociation difficile, a-t-il poursuivi, mais ce qui est vraiment difficile, c'est d'être un pêcheur des îles Kiribati qui voit son pays risquer de disparaître ou [...] une femme en République dominicaine [...] essuyant ouragan sur ouragan. »

La présidence polonaise de la COP s'est ensuite chargée de ramener tout le monde les pieds sur terre. Après une vidéo vantant les beautés de sa nature, ses quelque 1.500 réserves et ses remarquables forêts, le tout conclu par quelques minutes live d'un fameux accordéoniste local, le président polonais, Andrzej Duda, a tempéré les ardeurs onusiennes et rappelé que la nature avait beau être sympathique à regarder, elle avait ses limites. « Nous ne pouvons pas mettre en œuvre des politiques climatiques contraires à la volonté de la société et au détriment des conditions de vie », a-t-il averti, « persuadé que le progrès technique, qui est à l'origine du changement climatique, peut également contribuer à améliorer les conditions dans le monde entier ».

Autant dire que la Pologne ne songe pas un instant à abandonner ses centrales à charbon. Elle préfère rêver à cette douce utopie d'un « charbon propre », qui consiste à traiter les fumées toxiques sortant des centrales à charbon ou à séquestrer sous terre le carbone émis. C'est d'ailleurs ce qu'a confirmé quelques minutes plus tard le maire de Katowice, assurant qu'il voulait « ouvrir une page nouvelle dans l'histoire de l'humanité », mais cela, tout en continuant « à exploiter le charbon de manière compatible avec l'environnement ».

Cette COP est « en quelque sorte une conférence de transition »

Difficile donc de deviner à ce stade quel sera dans 15 jours le niveau d'ambition retenu. Et je dois vous avouer que ce n'est pas l'intervention française qui m'a rassurée... « Point presse du ministre sur le pavillon français à 11 h 40. » Le SMS tombe sur mon téléphone alors que la plénière n'est pas encore finie. Tant pis, j'abandonne l'écran géant pour me précipiter auprès du ministre de la Transition écologique, François de Rugy, et de sa secrétaire d'État, Brune Poirson, qui ont remplacé au pied levé Édouard Philippe. Celui-ci a annulé sa venue pour gérer la crise des gilets jaunes. « Vous comprenez, me glisse un conseiller, on avait peur que ce soit mal perçu qu'il vienne ici. Déjà qu'on a reproché à Emmanuel Macron d'être en Argentine quand ça a pété samedi... » Mais, demandé-je benoîtement, « justement, cela n'aurait-il pas eu plus de sens qu'il vienne à Katowice et qu'il y fasse le lien entre ces enjeux climatiques cruciaux et les réformes à mener en France ? » Pas de réponse.


François de Rugy et Brune Poirson.

François de Rugy nous a répondu que l'absence d'un dirigeant français n'était pas un problème puisque cette COP était « en quelque sorte une conférence de transition ». Eh oui, « entre celle de Paris en 2015 avec l'accord qui a été signé et celle de 2020, où il y aura à rehausser nos ambitions sur les émissions de gaz à effet de serre ». Comment doucher toute ambition climatique d'envergure...

Heureusement, pour se changer un peu les idées, il y avait toujours l'option Terminator. À défaut d'avoir Donald Trump à la COP, les Polonais ont en effet réussi à convaincre l'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger de faire étape à Katowice. L'ancien acteur a donc posé le pied en Pologne cette semaine pour la première fois de sa vie.


Arnold Schwarzenegger.

Malheureusement, j'ai raté l'événement people de la journée. Pour deux raisons : la première, c'est que justement, c'était un événement people. En d'autres termes, il fallait réserver sa place une heure avant pour avoir une chance de voir Schwarzie. Et deuxièmement, alors que, assise par terre, je regardais le héros hollywoodien sur un écran de retransmission, je me suis fait attaquer par une caméra. Un caméraman en retard a projeté sa Betacam, c'est-à-dire, pour les non-initiés, sa très grosse et très lourde caméra, contre mon fragile petit crâne. Un peu de cervelle cabossée, une grosse bosse, mais plus de peur que de mal. Lectrices, lecteurs, vous aviez appris hier que pour une COP, nous journalistes devions être un tant soit peu sportif, l'apprentissage de cette journée, est que, en plus, nous devons être casqués.

Je ne voudrais quand même pas vous priver totalement de Schwarzenegger, en costume bleu et cravate verte. Je vous livre donc les quelques phrases que je suis parvenue à glaner après mon accident : interrogé par le président de la COP, Michal Kurtyka, sur le vœu qu'il ferait pour 2048 clin d'œil au robot du film censé avoir été créé cette année-là, avant d'être envoyé dans le passé Arnold Schwarzenegger a rendossé sa carapace d'acier : « Je voudrais pouvoir être le Terminator dans la vie réelle, afin de remonter dans le temps et stopper les énergies fossiles au moment où elles ont été découvertes. » Clap de fin pour ce 2e jour. À demain !

 Dimanche 2 décembre : à Katowice, entre industrie du charbon et négociations climat

La COP24 s'est ouverte dimanche 2 décembre à Katowice en Pologne. 28.000 participants y sont attendus, avec un premier désistement Édouard Philippe retenu à Paris à la suite de la mobilisation des gilets jaunes. Premier épisode du « Journal de COP » de l'envoyée spéciale de Reporterre.

Voilà, ça y est, « ça » a commencé. « Ça », c'est ce grand raout annuel que convoquent depuis 24 ans les Nations unies pour parler du climat et, dans leurs bonnes années, prendre des décisions susceptibles d'enrayer l'emballement climatique. Si selon les années, les crus sont fort inégaux, tout le monde se souvient de  celle de Copenhague en 2009 ou de Paris en 2015,  la fameuse COP21, qui a accouché de l'Accord de Paris, le premier accord universel sur le changement climatique.

À l'heure où les gilets jaunes réclament une baisse du prix des carburants fossiles, principale cause des émissions de gaz à effet de serre, le climat n'aura jamais autant fait la Une des médias. Depuis quelques semaines, les alertes se multiplient, toutes plus dramatiques les unes que les autres : ainsi, nous dit l'Organisation météorologique mondiale, 2018 sera la quatrième année la plus chaude en un siècle et demi, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), lui, nous explique que pour maintenir le réchauffement climatique mondial sous les 1,5°C par rapport à la fin du XIXe siècle, il nous faut réaliser des efforts « sans précédent ».

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Pas sûr pour autant que la COP24, qui s'est ouverte ce dimanche à Katowice, nichée au cœur d'un bassin minier en Pologne, ne laisse un souvenir impérissable. Annoncée comme « très technique » par les négociateurs, centrée autour du sujet peu glamour des règles d'application de l'Accord de Paris et hébergée par un pays qui produit 80 % de son électricité à partir du charbon, la 24e Conférence onusienne des parties sur le changement climatique, dont COP est l'acronyme, laisse un brin sceptique, au point que de nombreux médias ont décidé de la couvrir a minima.

Une COP a beau avoir des travers et des lenteurs, elle a l'intérêt d'exister et de réussir cet exploit de mettre quelque 200 nations autour de la table pour parler de l'urgence climatique. Alors qu'Emmanuel Macron a décliné l'invitation et qu'Édouard Philippe, qui devait le remplacer, a finalement troqué son gilet vert pour les gilets jaunes, Reporterre s'est rendu sur place. Avec pour but de vous en faire voir les coulisses aberrantes, insolites, touchantes, assommantes ou, pourquoi pas, enthousiasmantes. Avec 28.000 participants annoncés, la COP, ce n'est pas que d'obscures négociations où l'on pinaille sur chaque virgule, mais ce sont aussi de formidables rencontres avec des personnes venues du monde entier pour raconter leurs expériences, bonnes ou mauvaises, et tenter de freiner le dérèglement climatique. Alors si vous acceptez, on vous y emmène. Bon voyage en COP24...

Premier jour : dans l'avion, des Kenyans, des Espagnols, des Indiens...

Dès la correspondance à Varsovie, ce voyage commence à fleurer bon la COP : dans l'avion qui me mène à Katowice, ce ne sont plus seulement des Polonais ou des Français, mais aussi des Kenyans, des Espagnols, des Danois, des Belges ou des Indiens... Le monde entier s'invite à Katowice. Enfin, le monde entier... pas tout à fait. Un regard rapide sur les dernières actualités m'informe qu'Édouard Philippe a annulé son déplacement : il devait prendre la parole lundi à la COP, comme une trentaine d'autres chefs d'État ou de gouvernement, et porter la vision de la France sur le climat. Mais la crise des gilets jaunes a eu raison de son engagement. Dommage, me dis-je alors que l'avion s'apprête à décoller, ça aurait justement été une parfaite occasion de faire passer un message important : expliquer aux Français pourquoi Paris doit sans tarder s'engager pour le climat, tout en accompagnant les plus démunis dans cette transition. Expliquer calmement, plutôt que d'opposer impératifs sociaux et défense de l'environnement. Expliquer qu'aller à Katowice, c'est autant une cause nationale qu'internationale. D'ailleurs, comme me l'explique un diplomate européen, « on ne parle jamais de climat aux COP climat, mais d'économie, d'énergie... » De la vie des gens, quoi.

Pendant ce temps-là, à la COP24, les négociateurs français se creusent la tête : réussiront-ils à convaincre la présidence polonaise de la COP de laisser la parole à François de Rugy, qui remplacera Édouard Philippe, lui-même remplaçant d'Emmanuel Macron ? Vu du gouvernement, la COP24 semble n'être qu'une patate chaude qu'on se refile au plus vite comme on jouerait à chat perché. Mais la partie est perdue d'avance : pourquoi ferait-on une exception pour un ministre français, alors que seuls seront autorisés à parler lundi les chefs d'État et de gouvernement ? François de Rugy n'est que ministre de la Transition écologique, et ça ne suffira pas. Pour s'exprimer, la France devra probablement attendre la deuxième semaine de la COP et le déplacement de sa secrétaire d'État Brune Poirson : elle devrait alors être autorisée à prendre le micro, en deuxième rideau, au même titre que les autres représentants étatiques.

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A la mi-journée, j'atterris à Katowice, cœur battant de la région charbonnière de la Silésie, non loin de la frontière avec la Tchéquie. Alors que j'arrive au comptoir d'information de l'aéroport, un gilet jaune m'alpague : « Do you need help ? » [« Avez-vous besoin d'aide ? »] Je sursaute, avant de reconnecter mes esprits : en fait, j'avais mal vu, c'est tout aussi flashy, mais son gilet n'est pas jaune, comme les nôtres dans l'Hexagone, mais vert fluo. C'est un volontaire de la COP qui me renseigne pour rejoindre le centre-ville. Ils sont 400 environ ainsi disséminés à Katowice pour assister les participants. Sympathiques, anglophones et déterminés. Il le faut pour passer la journée entière dehors par -7°C comme hier...

A la découverte d'une ville minière

Dans le bus qui me conduit vers le centre-ville, mon regard glisse sur un bien morne paysage, avant d'être attiré par des panaches de fumée : non loin de l'autoroute, se dessine la silhouette reconnaissable d'une centrale à charbon. C'est bien simple, Katowice est née par et pour le charbon. Les premières mines ont été découvertes dans la région à la fin du XVIIIe siècle. Plomb, zinc, fer, charbon : au XIXe siècle, la bourgade a connu un développement minier sans précédent, et aujourd'hui, bien que la région minière ne représente que 2 % de la superficie de la Pologne, elle abrite 10 % de ses habitants dont beaucoup tirent encore leur revenus de l'extraction minière, ou de la production d'énergie ou d'acier. D'ailleurs, quand en France, j'ai voulu m'acheter un guide touristique sur la Pologne, il m'a bien fallu constater que « Katowice » ne figurait ni dans l'index du Guide Vert, ni dans celui du Routard.


Vue sur une centrale électrique au charbon sur la route de l'aéroport

Ici, la mine est une culture, une fierté aussi, à l'image du musée de Katowice, construit dans une ancienne mine de charbon, fermée en 1999 après 176 années d'activité : transformé en ascenseur panoramique, l'ancien puits de mine, aussi insolite que chargé d'histoire, domine la ville, lui rappelant chaque jour d'où elle vient. Forte de 300.000 habitants, Katowice a toutefois su se réinventer : terrain de jeu vivant du street art, elle est aussi devenue une scène musicale et culturelle de premier rang.

Je grimpe dans un bus électrique siglé COP24 puis flâne un peu dans les rues pour prendre mes premières marques. A part quelques oriflammes bleu ou vert accrochés aux lampadaires, peu de choses indiquent que Katowice est devenue pour quinze jours la capitale mondiale de la lutte contre le changement climatique... Mais soudain, au détour d'une rue déserte qui jouxte l'université, je tombe nez à nez avec un camping-car qui vient me rassurer : il est comme enrubanné dans une immense banderole appelant à la « Justice climatique ». Cette fois, nous y sommes.

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Un centre des négociations en forme de soucoupe volante

C'est l'heure de rentrer dans les locaux de la COP, la Spodek Arena, un énorme complexe en forme de soucoupe volante, complété par toute une série de préfabriqués, montés juste pour l'occasion : c'est immense, bien sûr, avec des salles et des couloirs à n'en plus finir. La salle de presse est tout au bout, mais alors tout au bout. Pour vous dire, je contacte un négociateur français pour lui parler quelques minutes : le temps que j'arrive à lui, il était déjà reparti ! Entre le premier des contacts intéressants et les journalistes, il y a quelque chose comme huit minutes de marche (et encore, rapide, la marche). Lectrices et lecteurs, vous l'aurez compris, pour suivre une COP, il faut être sportif.


Le centre de négociations de la COP24

Peut-être avez-vous lu ici ou là que la COP commençait le 3 décembre, donc demain lundi. C'était vrai, mais voyant le pain qu'elle avait sur la planche, la présidence polonaise a étendu les festivités, et la COP24 a donc débuté dès dimanche. Au menu de cette première journée, l'ouverture officielle de la conférence : les îles Fidji ont tout simplement remis leur mandat et transmis la présidence de la COP au vice-ministre polonais de l'Environnement, Michal Kurtyka, qui pour la petite histoire est un ancien de Polytechnique. Ensuite, les représentants des différents pays ont approuvé, point par point, l'ordre du jour. Il doit y avoir consensus sur chaque question, sinon elle est reportée à la COP d'après. Il se dit dans les couloirs qu'un obscur point de fonctionnement serait reporté chaque année depuis plus de vingt ans, un État y opposant systématiquement son veto...

Lundi, deux événements se dérouleront en parallèle : d'un côté, le début des négociations sur le rule book, autrement dit le manuel d'application de l'Accord de Paris, et de l'autre se tiendra le « segment de haut-niveau » (« high level segment »). Si on traduit le jargon onusien, ça veut dire que durant plusieurs heures les chefs d'État et de gouvernement prendront la parole les uns après les autres pour faire une déclaration officielle : trois minutes chacun, pas plus. Enfin, le temps reste quelque chose de très subjectif. Il est rare qu'il soit respecté et les déclarations, souvent, s'allongent...

Allez, il commence à se faire tard, d'autant qu'ici, la nuit tombe à 15 h 30. Du coup, on a vite l'impression de faire nuit blanche ! A demain donc, pour le non-discours de la France.

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