24/10/2019 15 articles tlaxcala-int.org  6min #163429

Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

Various Authors - Autores varios - Auteurs divers- AAVV-d.a.

par  Emilio Cafassi,  Noam Chomsky,  Jorge Majfud et  Manuel Castells

Comment une infime minorité de 1% peut-elle continuer, décennie après décennie, à accumuler plus de richesse que les 99% restants d'une société ? Ceux qui l'ont fait, eux, le savent assez bien :

1) par une propagande massive et omniprésente, invisible mais réelle, comme le CO2 qui augmente dans l'atmosphère, et

2) par le harcèlement politique, économique et militaire en tout genre pour distraire le public de ce qu'on est en train de lui faire réellement.

Une autre manière est de lier divers objets de querelles et postulats sans rime ni raison : la religion des armes et l'amour de la religion, l'avortement et les réductions d'impôts pour les plus riches, la négation du changement climatique et la haine des immigrants, la libre circulation des capitaux et le patriotisme, etc.

De cette façon, le 1% continue de récolter les fruits de toute une société et de toute une histoire, avec le soutien nécessaire d'une élite créole dominante ou même (quand il y a une élection) d'un nombre significatif de ceux qui n'appartiennent pas à ce 1%.

Ainsi, en Amérique latine, les options néolibérales, quand elles ont échoué, l'ont fait à cause d'erreurs propres, et surtout, à cause du criminel blocus économique imposé par la superpuissance mondiale. Cela quand ils n'ont pas eu recours aux coups d'État militaires plus classiques pour défendre la liberté du capital de la minorité créole (classiste et raciste) alliée aux transnationales les plus puissantes.

Ainsi, d'autre part, en Amérique latine, les impositions néolibérales ont échoué malgré les inondations répétées de capitaux, sous forme de crédits de plusieurs millions de dollars, qui n'ont apporté ni progrès ni développement aux pays « bénéficiaires », mais plutôt des dettes massives et plus de pauvreté.

Pour le néolibéralisme, seule la réussite économique compte comme succès. Toutefois, ce mythe de la réussite économique n'a pas réussi, même dans les économies des pays colonisés par ce même mythe. Au contraire, on insiste sur « l'échec avéré » des autres options, en pointant du doigt les pays harcelés, bloqués et en ruines, ce qui est un modèle d'action et de narration politique.

L'Amérique latine fait partie de cette vague que, faute d'un meilleur terme, on tend à appeler néolibéralisme. C'est une vague qui balaie, brûle et détruit la moindre mesure mise en place pour défendre la société et l'environnement jusqu'à mettre en danger la survie même de la planète. C'est une vague dont les conséquences économiques et sociales se répètent de manière cyclique sous nos yeux dans tout le continent.

Bien que ces jours-ci l'attention se concentre surtout sur le honteux état d'urgence imposé en Equateur et l'importante répression qui a suivi des mobilisations contre les mesures antipopulaires du gouvernement de Lenin Moreno, une grande majorité de pays vivent dans un état de menace permanente et d'incertitude alors que les investisseurs font pression, menacent et augmentent leurs profits.

Nous ne devons pas éluder le fait qu'au moment où nous écrivons ces lignes, le gouvernement équatorien continue à répondre par plus de morts, blessés, détenus et en rendant l'avenir incertain par l'imposition de la censure et du couvre-feu. Mais les mobilisations qui commencent à résister à cette crise humanitaire, produit des politiques adulatrices de la puissance mondiale et génératrices de misère, s'étendent du nord au sud. Comme en Colombie (siège du plus grand nombre de bases militaires usaméricaines dans l'hémisphère et siège du narcotrafic mondial et des paramilitaires impunis), où le seul processus de paix concret proposé en cinquante ans se heurte à une opposition. Comme au Pérou, où l'ignorance identique et mutuelle entre les deux pouvoirs fondamentaux de l'État (exécutif et législatif) est considérée comme une question constitutionnelle discutable, alors qu'au Venezuela (ce manifeste ne doit pas être vu comme un soutien à son gouvernement) la mafia hégémonique appelle à l'intervention militaire. L'Argentine fourmille de piquets et barrages routiers face à l'accélération exponentielle de la pauvreté et l'endettement soudain, tandis qu'au Chili et au Brésil, les inégalités sociales, l'absence de protection, le trafic de drogue et la violence civile et policière continuent de s'aggraver et menacent de contagion des pays comme l'Uruguay.

Différents processus électoraux sont prévus en Argentine, en Bolivie et en Uruguay dans ce qui reste de cette annéee. D'autres suivront dans les années à venir. Le clivage est entre le récit du 1% (l'autoritarisme des élites, le militarisme réactionnaire, la haine des racistes, des nationalistes, des classes, la hargne du sexisme acharné, le néo-médiévalisme, la destruction de l'environnement en échange d'une poignée de dollars) et la construction d'une démocratie progressiste, solidaire et non-consumériste qui mette l'accent sur l'être humain au lieu de la richesse de quelques-uns au détriment de tous. Une société capable de construire un monde pour tous et pas seulement pour une minorité choisie par un dieu qui ne l'a jamais choisie.

16.00

Courtesy of  Tlaxcala
Source:  tlaxcala-int.org
Publication date of original article: 24/10/2019

 tlaxcala-int.org

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22/11/2019 tlaxcala-int.org  15min #164847

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

Chili, Équateur , Haïti, Bolivie : fin de quel cycle ?

Daniela Trollio

Nous ne savons pas comment se poursuivront les luttes. Réussiront-elles à faire surgir une avant-garde susceptible de consolider la spontanéité et de donner une continuité à ces combats pour un monde différent, que nous, nous appelons encore socialisme ?

En 1992, le politologue Francis Fukuyama écrivait l'essai « La fin de l'histoire et le dernier homme », basé sur un cours donné à la Faculté de Philosophie politique de l'Université de Chicago.

2 articles 17/11/2019 reseauinternational.net  9min #164565

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

La nouvelle vague du chaos

C'est la nouvelle vague d'une ingénierie sociale du chaos éprouvée et imparable exploitant la déterioriation continue des conditions socio-économiques et la colère des populations dans la plupart des pays du monde.

Nous assistons donc à une forme brute de déstabilisation des structures étatiques en Irak et en Iran, deux grands pays producteurs de pétrole. Cette déstabilisation a démontré son efficacité en Bolivie où le président Evo Morales a été forcé de se réfugier au Mexique.

08/11/2019 strategic-culture.org  4min 🇬🇧 #164077

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

Why is Latin America Burning?

Cesar CHELALA

In Latin America several countries are under turmoil, as people cannot even meet their most basics needs. The last few months have seen a remarkable spectacle: hundreds of thousands of citizens are taking to the streets to protest to what they perceive is their governments' attack on their well-being, and the governments' responses have been late and inadequate.

A reason for these failures can be found in an anecdote related by Jean Cocteau.

07/11/2019 elcorreo.eu.org  22min #163998

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

América Latina : « Les processus historiques se manifestent par vagues »

Alvaro García Linera est l'actuel vice-président de Bolivie. Homme clé d'Evo Morales et architecte de la stratégie socialiste du gouvernement, nous avons souhaité l'interroger à la veille d'élections générales qui ont lieu après 13 ans au pouvoir.

LVSL - Nous souhaiterions débuter cet entretien avec une analyse du panorama politique actuel en Bolivie. Quel est le bilan du gouvernement par rapport aux promesses électorales des élections présidentielles de 2014 [triomphalement remportées par l'actuel président Evo Morales et son vice-président Alvaro García Linera ndlr] ? Pensez-vous que le terrain politique du MAS [Movimiento al socialismo, le parti au pouvoir depuis 2006] s'est réduit du fait de la progression de figures d'opposition comme Carlos Mesa ou Oscar Ortiz ?

02/11/2019 elcorreo.eu.org  15min #163848

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

L'Amérique Latine, en lutte contre le néolibéralisme

Le néolibéralisme imposé à l'échelle mondiale par le gouvernement Ronald Reagan, comme l'unique voie vers la croissance économique, a connu un déclin considérable en Amérique Latine.

La vérité est rarement pure et elle n'est jamais simple. (Oscar Wilde, 1854-1900)

L'explosion populaire au Chili - pays considéré comme un modèle depuis plus de 40 ans, la défaite du suiveur inconditionnel du Fonds Monétaire International (FMI) - Mauricio Macri- en Argentine, l'explosion sociale en Équateur, le triomphe incontestable d'Evo Morales en Bolivie, la quasi victoire du candidat du Frente Amplio - Daniel Martinez- en Uruguay et l'existence du gouvernement populiste d'Andrés Manuel López Obrador au Mexique indiquent que ce système économique est épuisé.

01/11/2019 tlaxcala-int.org  13min #163790

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, ou et le crépuscule du néolibéralisme en Amérique latine

Oto Higuita

Les gouvernements de droite et néolibéraux du continent latino-américain (AMLAT) ont toujours fait confiance à la force de leurs régimes, à l'efficacité et à la durabilité du modèle économique et, bien sûr, à la patience de millions de pauvres, de travailleurs, d'indigènes, d'étudiants, de paysans, d'Afros, qui souffrent réellement des effets dévastateurs d'une politique économique qui profite uniquement aux milliardaires, aux dirigeants corrompus et criminels et aux grandes entreprises multinationales.

31/10/2019 tlaxcala-int.org  8min #163740

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

Élections, protestations et équation narrative dans le Cône Sud Le paradoxe des classes sociales Ii

Jorge Majfud

Dans leurs discours, les politiciens progressistes présument que l'égalité est toujours désirée par la majorité des peuples. Ils ont tort (nous allons répéter quelque chose sur quoi nous insistons depuis de nombreuses années) : c'est le cas lorsque les pays sont en crise économique. À ce moment-là, le désir social l'emporte sur les instincts les plus primitifs de l'individu.

31/10/2019 legrandsoir.info  4min #163718

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

L'Amérique Latine au coeur. Appel à la force des peuples.

Fabien Roussel

« Elles s'ouvriront à nouveau, un jour, les longues avenues, devant les hommes libres qui construiront un monde nouveau. » En regardant ces derniers jours les images des manifestations au Chili, le dernier message du président Allende adressé à son peuple depuis la Moneda bombardée résonne dans ma mémoire.

Chili, Équateur, Haïti, Argentine, Colombie, Honduras, Brésil, Costa Rica, partout les peuples se lèvent et leur clameur s'élève, des Andes jusqu'au Rio de la Plata : « Dehors le FMI et les gouvernements corrompus, bas les pattes mister Trump ! » À Cuba ou au Venezuela, d'autres défendent avec leur gouvernement des projets de société fondés sur la justice sociale, la paix, et d'entente, malgré les violentes tentatives d'étouffement conduites par l'impérialisme états-unien et les institutions financières.

31/10/2019 wsws.org  7min #163716

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

La radicalisation mondiale de la jeunesse et la lutte pour le socialisme

Par Eric London
31 octobre 2019

Partout dans le monde, dans des pays aussi culturellement distincts que l'Equateur, le Liban, la France, l'Allemagne, les Etats-Unis, l'Irak, le Chili et Haïti, une nouvelle génération de jeunes de la classe ouvrière fait son entrée en force sur le champ de bataille de la lutte mondiale des classes.

Citant l'ampleur internationale des récentes manifestations de masse, Simon Tisdall du Guardian écrivait récemment: « Les protestations de chaque pays diffèrent dans les détails, mais les récents bouleversements semblent avoir un facteur clé en commun: la jeunesse....

29/10/2019 mondialisation.ca  6min #163655

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

Un nouveau printemps des peuples?

Du Liban au Chili, d'Haïti à Hong Kong, en passant par l'Équateur, le Soudan et l'Algérie, les soulèvements au Sud se multiplient et s'intensifient. Si le déclencheur est spécifique à chaque contexte national, les ressorts sont partout les mêmes, et les modes d'organisation similaires.

Depuis quelques jours, comme au Liban et au Chili, ou depuis plus longtemps, comme en Algérie, à Hong Kong et en Haïti, des dizaines et même des centaines de milliers de personnes descendent dans les rues.

28/10/2019 reseauinternational.net  13min #163574

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

Les États-Unis et l'Oea parient sur la déstabilisation de la région, mais rencontrent la résistance populaire

par Aram Aharonian.

Tout indique que dans son plan de réélection, le président US Donald Trump, avec l'appui du Secrétariat général de l'Organisation des États Américains (OEA), a lancé une offensive pour déstabiliser les nations latino-américaines et mettre fin non seulement aux gouvernements progressistes mais également aux organisations sociales qui les soutiennent.

Le 11 septembre, 12 pays membres du Traité Interaméricain d'Assistance Réciproque (TIAR) ont approuvé la résolution selon laquelle « la crise au Venezuela a un impact déstabilisateur, représentant une menace claire pour la paix et la sécurité dans l'hémisphère«.

26/10/2019 elcorreo.eu.org  16min #163493

 Équateur et Chili : l'échec du discours de la réussite

Les Usa et l'Oea parient sur la déstabilisation de la région mais butent contre la résistance populaire

Tout indique que, dans son plan de réélection, le président étasunien Donald Trump, avec le soutien du Secrétariat Général de l'Organisation des États américains (OEA), a lancé une offensive visant à déstabiliser les nations latinoaméricaines et à en finir, non seulement aves les gouvernements progressistes, mais également avec les organisations sociales qui les soutiennent.

Le 11 septembre, 12 pays membres du belliqueux Traité interaméricain d'assistance réciproque (TIAR) ont approuvé une résolution selon laquelle « la crise au Venezuela a un impact déstabilisateur et représente une menace claire pour la paix et la sécurité dans le Continent américain ».