15/11/2019 7 articles histoireetsociete.wordpress.com  5 min #164465

Le coup d'État a été consommé en Bolivie: Evo Morales a été forcé de démissionner

Qui est la présidente autoproclamée de la Bolivie ? effrayante et caractéristique d'une modernité fasciste...

Le personnage est édifiant, elle a avec le président autoproclamé du Venezuela de nombreux points de ressemblance dont l'un n'a pas été relevé jusqu'ici, leurs liens avec la Colombie, c'est-à-dire non seulement la base armée des Etats-Unis mais aussi celle des narcotrafiquants avec des liens avérés. Ultracatholique et voyant dans le chamanisme des Aymaras l'expression de Satan, elle manifeste une véritable phobie contre tout ce qui n'est pas son église et sa bible. Social démocrate de droite, et très préoccupée par le « féminicide » bien sûr attribué aux indigènes en priorité et très indignée d'une manière très morale par la relation hors mariage de Morales... Faisant état de tout cela en tant que présentatrice de télévision. Nous avons là une sorte de raccourci de ce que la modernité fasciste peut gérer comme confusions pour rallier à la fois le sociétal, les médias de masse et le conservatisme associé au pillage économique. Une poupée barbie du libéral libértaire, quelque chose dans le fond que nous avons vu à l'oeuvre dans l'égérie Frigide Barjot du mariage pour tous et marion maréchal le pen, la modernité fasciste. Et les gouvernements inquiets prêts eux mêmes à choisir le fascisme s'empressent de reconnaitre ce genre de personnage effrayant alors qu'elle ne peut revendiquer aucune légalité constitutionnelle.

Deux jours après la démission d'Evo Morales, sous la pression de l'armée, Jeanine Áñez s'est proclamée présidente par intérim du pays, sans quorum lors d'une session d'investiture dans laquelle les sénateurs du Mas étaient interdits d'entrée alors qu'ils sont majoritaires. D'ailleurs dès le lendemain, la présidente du sénat Adriana Salvatierra est venue revendiquer son droit constitutionnel à être présidente de la Bolivie par intérim. L'UE et tous ceux qui suivent les oligarchies y compris Poutine qui a tombé le masque à cette occasion, ont reconnu celle qui n'a aucun droit, aucune légitimité à occuper ce poste.

Jeanine Áñez, en tant que sénatrice s'est opposée à Morales, faisant des déclarations injurieuses et tonitruantes contre les Indiens. Mais elle se créait une réputation de « progressiste » en menant un combat actif contre le féminicide et contre la violence à l'égard des femmes

«Je rêve d'une Bolivie libérée des rites sataniques autochtones. La ville n'est pas pour les Indiens. Laissez-les sortir d'ici vers les Andes ou le Chaco. » Ces mots ont été écrits sur Twitter par Jeanine Áñez, présidente autoproclamée par intérim de la Bolivie, le 14 avril 2013. Ils ne peuvent plus être retrouvés dans leur texte original, car après sa session d'investiture, l'ancien sénateur a supprimé le tweet après sa diffusion sur les réseaux sociaux.

Dans une autre publication, également déjà supprimée, Áñez s'est prononcé contre le Nouvel An Aymara, une ethnie qu'il a qualifiée de «satanique», justifiant que «personne ne remplace Dieu». Cette apparente confrontation entre Dieu et le diable a de nouveau été soulignée lorsque, déjà investie en tant que présidente par intérim, elle s'est rendue au siège de l'exécutif à La Paz, la capitale bolivienne, et a déclaré: « La Bible est revenue au palais », ce qui semble être le cri de ralliement de l'extrême-droite golpiste.

Née à Trinidad, capitale du département de Beni, cette avocate âgé de 52 ans a été réalisatrice et présentatrice de télévision. Elle est mariée à un politicien colombien et est généralement décrite comme ultra-catholique et conservatrice. Encore un point de ressemblance avec l'autoproclamé venezuélien, leurs liens avec l'extrême-droite colombienne et avec les milices qui font régner la terreur pour développer le trafic de drogue.

L'internationale des narcotrafiquants doivent déjà d'ailleurs être à l'oeuvre dans un pays dans lequel ils sont depuis toujours un grand facteur de déstabilisation, le Mexique. C'est toutes les internationales les plus nocives du continent que les Etats-Unis ont mobilisées pour tenter d'enrayer la vague antilibérale qui prenait son essor et renversait les dictatures que les Etats-Unis avait tenté d'installer. Cette femme est une sorte d'illustration des forces les plus haineuses qui peuvent être mobilisées par l'empire et ses vassaux, dont les français.

Áñez a appartenu à l'Assemblée constituante qui, entre 2006 et 2008, a rédigé la nouvelle Constitution, battue dans ses tentatives, elle est revenue à la télévision pour être rappelée à la politique. À la fin de l'année suivante, elle a été élue sénatrice par le Plan de la Coalition Progrès déjà établi pour la Bolivie - Convergence nationale.

Lors de sa première législature, Áñez s'est révélé hostile à tous les projets de Morales. L'un des cas les plus emblématiques a été son opposition au projet de construction d'une route sur un territoire autochtone.

Dans son deuxième mandat, qui a débuté en 2015, elle a soigné son image de « féministe » bien sûr contre la brutalité supposée des indigènes et a développé un travail législatif pour prévenir le féminicide et la violence à l'égard des femmes. Elle est membre du parti social-démocrate de centre-droit et s'est opposée à la possibilité que Morales soit candidat à un quatrième mandat.

« Je prendrai les mesures nécessaires pour pacifier le pays », a déclaré Áñez lors de la session d'investiture, affirmant être le prochain personnage de la hiérarchie et promettant des élections prochainement. Le MAS qui a la majorité à l'assemblée nationale, à la chambre comme au sénat a qualifié la cérémonie « illégale » et Morales, déjà au Mexique, un pays qui lui a accordé l'asile politique, a écrit sur Twitter: Une sénatrice golpiste de droite se proclame présidente du Sénat puis présidente par intérim de la Bolivie, sans quorum, entourée d'un groupe de complices et soutenue par les forces armées et la police qui répriment le peuple. »

Les États-Unis, le Brésil, la Colombie, le Royaume-Uni et la Russie ont déjà reconnu Áñez à la présidence de la Bolivie. Comme premier acte Añez a reconnu le président Juan Guaidó, chef de l'opposition vénézuélienne. Guaidó s'est proclamé président par intérim du Venezuela en janvier et a été reconnu comme tel par plus de 50 pays.

Danielle Bleitrach

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