Le « Verbe » de Draghi fait fureur dans les médias mainstream : il faut que les États dépensent sans limites et sans contraintes pour relever l'économie, menacée de dépression.
Marchés, banques, entreprises, classe politique, tous se confondent en remerciements.
On pourrait, de prime abord, croire à une volte-face par rapport à ce que l'homme a défendu durant son mandat de président de la BCE, à savoir la nécessité de freiner l'augmentation de la dette publique : les gouvernements étaient invités à « prendre des mesures immédiates et courageuses pour garantir la pérennité des finances publiques », à placer « sous contrôle strict la dette (...) et les dépenses des autorités régionales et locales », en lançant au surplus « une réforme constitutionnelle qui rende les règles budgétaires plus contraignantes » (lettre de Draghi et Trichet, août 2011).