L'affaire Skripal permet très avantageusement à Londres de se rapprocher momentanément des autres Etats européens, alors que les tensions liées au Brexit avaient refroidi leurs rapports : les 28 pays ont uni leur voix pour accuser la Russie.
Les dirigeants de l'Union européenne ont unanimement annoncé le 22 mars qu'ils tenaient la Russie pour «très probablement responsable» de l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal le 4 mars à Salisbury en Angleterre. C'est le président du Conseil européen Donald Tusk qui a fait part de cette position commune des Etats membres, en solidarité avec le Royaume-Uni.
«Les dirigeants de l'Union européenne se sont entendus pour considérer, avec le gouvernement britannique, que la Russie est très probablement derrière l'attaque de Salisbury et qu'il n'y a pas d'autre explication possible», a écrit Donald Tusk sur son compte Twitter.
Dans une déclaration, les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 Etats-membres, réunis en sommet à Bruxelles, ont affirmé que l'implication de la Russie était la «seule explication plausible» pour l'attaque chimique de Salisbury. Persévérant dans la voie suivie jusque là par Londres, ils n'ont cependant pas étayé leur accusation d'éléments concrets la justifiant.
Le Premier ministre britannique Theresa May avait auparavant exhorté ses partenaires européens à faire preuve de solidarité et à lui apporter un soutien unanime pour condamner le rôle attribué à Moscou dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars.
La déclaration des 28 est sensiblement plus vigoureuse que le projet de conclusion initial, dans lequel ils disaient prendre «très au sérieux l'évaluation du gouvernement britannique selon laquelle il est très probable que la Fédération de Russie est responsable». Alors que Londres et Bruxelles sont en grande délicatesse, ce dossier tombe à point nommé pour afficher une volonté de collaboration entre l'île et le continent, malgré les tensions causées par les négociations du Brexit.
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