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Les Etats-Unis, qui souhaitent l'ouverture de négociations de paix d'ici 30 jours, ont appelé à l'arrêt des frappes aériennes de la coalition menée par Riyad mais demandent aux Houtis de faire le premier pas, et de se retirer de la frontière.
Le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tué dans le consulat saoudien d'Istanbul, va-t-il influencer la position américaine vis-à-vis de son allié saoudien au Yémen ? Les Etats-Unis ont en tout cas changé de ton le 30 octobre dans leur approche du conflit, appelant à la fin des hostilités.
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Au cours d'une conférence à Washington, le secrétaire à la Défense Jim Mattis a ainsi demandé que des négociations de paix s'ouvrent d'ici 30 jours, soutenant que l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis y étaient «prêts». Le chef du Pentagone a fait part de son souhait de voir «tout le monde» rejoindre la «table de négociations sur la base d'un cessez-le-feu». Mais il a toutefois estimé que le premier pas devait être fait par les rebelles Houthis soutenus par l'Iran chiite, assurant qu'un «arrêt des bombardements» de la coalition arabe ne pourrait intervenir qu'après le retrait des Houthis de la frontière avec l'Arabie saoudite.
Une position reprise le jour même par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué : «L'heure est maintenant à la fin des hostilités, ce qui inclut les tirs de missiles et de drones venant de zones contrôlées par les Houthis [...]. Les frappes aériennes de la coalition doivent ensuite cesser dans toutes les zones peuplées du Yémen.»
Washington veut des pourparlers en Suède
Washington espère que l'émissaire des Nations unies pour le Yémen, le Britannique Martin Griffiths, pourra ensuite réunir les différentes parties en Suède, pour évoquer notamment la démilitarisation des frontières et la concentration de toutes les armes lourdes sous le contrôle d'observateurs internationaux. La dernière tentative de Martin Griffiths d'organiser des pourparlers de paix, en septembre à Genève, s'était soldée par un échec, en l'absence des Houthis.
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Dans le sillage de Washington, Paris a également ajusté sa position sur ce dossier. Après s'être employée à exonérer la France de toute responsabilité dans le conflit, jugeant qu'elle n'était qu'un «fournisseur modeste d'armes» à Riyad depuis 2015, la ministre des Armées Florence Parly a estimé que l'intervention de la coalition arabe était sans issue. «Il est plus que temps [qu'elle cesse]», a-t-elle déclaré le 30 octobre sur BFMTV, avant de rappeler que cette guerre était à l'origine d'une «crise humanitaire comme on n'en [avait] jamais vu».
Depuis 2015, le Yémen est le théâtre d'une guerre opposant les rebelles Houthis, qui contrôlent le port de Hodeida ainsi que la capitale yéménite Sanaa, à une coalition arabe sous commandement saoudien qui défend le gouvernement réfugié à Aden, dans le sud du pays et qui bombarde régulièrement le pays, faisant des milliers victimes civiles.
Au mois d'août, au moins 66 enfants ont été tués dans des frappes de la coalition saoudienne. En plus de trois ans, le conflit a fait près des dizaines de milliers de morts et est à l'origine de la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU. Selon des données des Nations unies, le bilan était de 10 000 morts en août 2016. Désormais, il se rapprocherait des 50 000 morts selon une estimation indépendante citée par le Washington Post.
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