AA / Khartoum
Le dirigeant de la "Déclaration pour la liberté et le changement" et membre de la délégation chargée de négocier avec le Conseil militaire, Madani Abbas, a été touché dans plusieurs endroits de son corps, ont fait savoir des témoins oculaires à Anadolu, lundi matin.
Ces témoins ont expliqué que le dirigeant a subi plusieurs blessures lors de la dispersion de milliers de manifestants, en sit-in devant le centre de commandement militaire de la capitale Khartoum.
Des activistes ont diffusé des images de l'opposant soudanais, montrant des blessures à la main et à l'épaule et la déchirure de ses vêtements.
Dans le même contexte, le Comité central Médecins du soudan a déclaré que "les Forces d'appui rapide et la police ont envahi et attaqué l'hôpital Royal care, non loin du sit-in.
Le nombre de morts s'est élevé à deux, alors que les blessés se comptent par dizaines selon le Comité des médecins du soudan.
Le Comité a appelé les médecin et les cadres médicaux de rejoindre six hôpitaux à proximité du sit-in, devant le centre de commandement de l'armée à Khartoum.
Lundi à l'aube, les autorités soudanaises ont procédé à la dispersion de milliers de manifestants en sit-in devant le centre de commandement militaire à Khartoum, et ce, en utilisant des balles réelles et des bombes lacrymogènes, selon des témoins oculaires.
Le Rassemblement des professionnels soudanais a appelé, lundi matin, suite à la dispersion du sit-in, à déclarer "la désobéissance civile générale pour faire chuter le Conseil militaire [traître et assassin] et à poursuivre la révolution".
Le Rassemblement a exhorté les révolutionnaires à travers toutes les villes et localités du Soudan à sortir dans la rue et à mener des manifestations.
Il a également appelé à barricader les grandes artères, les ponts et les passages.
Il a affirmé que les forces de trahison et de l'arrogance massacre le peuple, rase et met le feu le domaine du sit-in.
Il a ajouté qu'il n'y a d'autre choix que de sortir dans les rues "pour protéger la révolution et ce qui reste de la dignité".
Le Rassemblement des professionnels soudanais avait affirmé dans un précédent communiqué que les manifestants pacifiques devant le centre de commandement militaire, subissent un massacre sanguinaire dans une tentative subite de dispersion.
Il a ajouté qu'un "grand nombre de milices mercenaires ont été mobilisées pour disperser le sit-in en faisant usage de balles réelles et une force démesurée, contre des protestataires pacifiques".
Il a, par ailleurs, jeté la responsabilité de la sécurité des manifestant sur le Conseil militaire putschiste, affirmant que pour chaque goutte de sang déversée, tous les membres du Conseil militaires doivent en rendre des comptes et que "nous avons notre démarche révolutionnaire pacifique pour affronter cette escalade visant l'avortement de la révolution et la ridiculisation de ses objectifs".
Les commandants de l'armée soudanaise avaient démis Omar al-Bachir de la présidence, le 11 avril dernier, après 30 années au pouvoir, sous la pression de manifestations populaires déclenchées depuis l'année dernière, en protestation contre la dégradation de la situation économique.
Des milliers de Soudanais campent devant le centre de commandement de l'armée à Khartoum, pour amener le Conseil militaire à accélérer le transfert du pouvoir à des civils, suite à des craintes de récupération par l'armée des revendications de changement, comme c'était le cas dans d'autres pays selon les protestataires.