1 MAI 2019
PAR STÉPHANE BORRAS
BLOG : LE BLOG DE STÉPHANE BORRAS
Autour de 20h, sur les chaînes d'info continue, le ministre de l'Intérieur, Philippe Castaner annonce devant hôpital de la Salpêtrière que l'hôpital a été «attaqué» par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche «black blocs».
17h30. Je reçois un coup de fil m'informant de l'arrestation d'un groupe de jeunes étudiants de ma connaissance.
Je contacte l'un d'entre eux immédiatement qui me confirme être en état d'arrestation.
Une heure auparavant, après avoir défilé en famille avec la « fanfare invisible », nous étions parvenus in extremis et dans la panique à échapper à la gigantesque nasse policière qui s'étendait du milieu du boulevard de l'Hôpital au boulevard Saint-Marcel.
Des milliers de manifestants de tous âges restaient à la merci des centaines de bombes lacrymogènes envoyées sur la foule.
Car, après avoir barré l'accès à la place d'Italie sur le boulevard de l'Hôpital, les forces de l'ordre avaient décidé de gazer et d'utiliser les canons à eau pour faire refluer les milliers de manifestants présents vers le Boulevard Saint-Marcel.
18h. Je parviens à échanger brièvement avec l'une des étudiantes.
Tout comme nous, avec son groupe d'amis, elle a défilé jusqu'au milieu du Boulevard de l'Hôpital. C'est là qu'elle et ses amis étudiants ont été littéralement bombardés de lacrymogènes. Désorientés, paniqués et suffocants, cherchant une issue comme des milliers de manifestants, ils croient se mettre à l'abri en franchissant un portail ouvert. Il sont dans l'enceinte l'hôpital de la Salpêtrière au pied de l'un de ses bâtiments. Quelques minutes plus tard, ils sont nassés et arrêtés.
Vers 21h, j'apprends qu'elle est inculpée pour « attaque en bande organisée ».
Une autre version qui contredit celle d'un ministre qui fait passer des manifestants paniqués devant l'agression de ses forces de l'ordre pour de dangereux «black blocs»...
Quelques vidéos où on voit les policiers pourchasser violemment les manifestants dans l'hôpital :