Donald Trump a annoncé depuis Washington que les Etats-Unis se retiraient de l'accord nucléaire iranien, conclu en 2015. Ce 8 mai, Donald Trump a tranché dans le dossier épineux de l'accord nucléaire iranien, conclu en 2015 sous l'ère Barack Obama après 21 mois de négociations acharnées entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne.
La décision de Trump intervient dans un contexte international tendu et dans lequel les forces de paix ont été condamnées à la dispersion et au silence depuis des années. Il suffit de mesurer ce qui se passe en France pour comprendre jusqu'où nous nous sommes laissés dépouiller de toute capacité de résistance. Avec cette politique de guerre, tous les discours sur le fait que la politique de Macron en faveur des riches devrait relancer l'économie prend un nouveau sens, cette relance est celle d'une économie de guerre qui fait peser sur nous et sur les pays européens le poids des conséquences de la guerre contre tous qu'ont lancé les Etats-Unis. Nous allons non seulement être saignés à blanc par cet « effort de guerre » comme l'exige Trump avec le poids accru du budget de l'OTAN sur les pays européens, mais nous allons assumer la vague de réfugiés qui naîtra de cette guerre, et il nous sera interdit de pratiquer des échanges commerciaux avec la politique des sanctions. Toutes choses qui ne peuvent que peser que le niveau de vie et les protections de nos citoyens. Et il n'y a là que les conséquences minimales du choix de Trump et au-delà des USA. Le pire qui n'est pas à exclure est une humanité qui irait qui irait vers son autodestruction. Il se trouvera et il se trouve néanmoins des larbins des médias pour nous expliquer que si la France va mal cela est dû aux revendications excessives de ses travailleurs et que macron qui défend le capital est notre sauveur.
8 mai 2018, 20:21
Dénonciation de l'accord avec l'Iran : NON il ne s'agit pas seulement d'une foucade de Trump
Il est clair que les Etats-Unis de Trump, mais il ne s'agit pas seulement de Trump, derrière Hillary Clinton il y a des faucons du même accabit que ceux qui ont porté au pouvoir Trump. On insiste beaucoup sur les aspects caricaturaux derrière Trump, comme les chrétiens évangélistes, voir une minorité de juifs américains (la grande majorité est plutôt démocrate), mais le soutien réel au delà des candidatures est bien ce qu'Eisenhower denonçait déjà dans son discours d'adieu le complexe militaro industriel: « Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu'elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d'une désastreuse ascension d'un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques. Nous ne devrions jamais rien prendre pour argent comptant. Seule une communauté de citoyens prompts à la réaction et bien informés pourra imposer un véritable entrelacement de l'énorme machinerie industrielle et militaire de la défense avec nos méthodes et nos buts pacifiques, de telle sorte que sécurité et liberté puissent prospérer ensemble. »
Si à cette analyse qui date de la fin de la seconde guerre mondiale, on ajoute la financiarisation de ce complexe, son imbrication avec des capitaux comme ceux des bailleurs du terrorisme international comme les saoudiens avec les majors pétroliers, on a une assez bonne idée du fait que Trump agit ainsi pour les contenter et pas par foucade. Trump ne cherche pas seulement à conforter un électorat paumé de suprématistes blanc mais bien les forces capitalistes les plus puissantes aux Etats-Unis.
Trump n'est pas seulement un dangereux trubilion, il représente une tendance sans doute majoritaire au sein du capital partisan de la confrontation avant que la perte d'hégémonie soit totale, en particulier confrontation avec la Chine. Parce que les élements de cette confrontation sont bel et bien dirigés contre la CHine, qu'il s'agisse de la Corée du nord et de la situation dans le pacifique où pour le moment la volonté belliciste a été endiguée ou le Moyen orient où avec l'aide des Saoudiens en particulier et bien sur de Netanayoun, il s'agit de battre en brèche l'influence iranienne. L'affaire de la Syrie, la pseudo lutte contre daech, la russophobie actuelle, tout est destiné à justifier une explosion généralisée. Que vient faire la Chine là dedans, plus qu'on ne croit la tension instaurée au Moyen Orient et au-delà en Russie et en Asie centrale est destinée à empêcher les routes de la soie,le grand projet de la Chine, voir de contrôler l'approvisionnement pétrolier de la Chine.
Mais il faut bien mesurer que si les projets économiques de la Chine, le développement gagnant-gagnant des échanges avec le reste du monde, se substituant à une politique de guerre peuvent être entravées avec ce choix de la remise en cause de l'accord avec l'Iran, les conséquences pour l'Europe sont très négatives. On peut dès maintenant par exemple s'attendre à une montée du prix du pétrole qui ne peut que peser sur le début de reprise. Mais bien sûr cette conqéquence immédiate est accompagnée de bien d'autres.
Que dit l'accord qui vient d'être dénoncé par Trump?
Que dit l'accord signé en juillet 2015 par le Groupe des 5+1 ? En échange d'une levée des sanctions internationales contre l'Iran il s'engage à démanteler partiellement l'outil nucléaire iranien. Depuis sa conclusion l'Iran a divisé par deux le nombre des centrifugeuses lui permettant d'enrichir l'uranium à un niveau de qualité militaire, et s'est engagé à ne pas tenter de restaurer ses capacités initiales jusqu'en 2025. Le régime iranien a aussi ouvert ses sites nucléaires aux experts de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA). Téhéran, enfin, a accepté de modifier ses installations d'Arak, de telle sorte qu'elles ne soient plus en capacité de produire du plutonium permettant de fabriquer une arme atomique. L'AIEA l'a répété à plusieurs reprises : l'Iran a rempli sans jamais faillir ses obligations et tenu ses engagements depuis l'entrée en vigueur de l'accord, le 16 janvier 2016. Difficile, dans ces conditions, de produire la moindre petite ogive nucléaire... Du strict point de vue de l'atome, Washington ne peut donc pas avancer le moindre argument pour renier ses engagements. Certes l'accord n'est valable que pour une durée de dix ans. Mais si les sanctions sont levées, quel intérêt aurait l'Iran à poursuivre ? Entre sa pleine réinsertion dans le jeu international et son programme nucléaire, la société iranienne préférerait sûrement la première option. Même si pour le moment, l'Iran maintient l'accord en tendant la main à la Russie, la Chine et l'Europe.
Reste la question du programme balistique iranien. Celui-ci n'est en aucun cas concerné par l'accord de juillet 2015. L'Iran est donc libre de continuer à mener des travaux de recherche et de développement sur de nouveaux missiles, y compris des engins capables d'atteindre Israël. Mais cela n'implique pas, non plus, que les Iraniens soient sur le point de réaliser une percée technologique extraordinaire, qui leur permettrait d'atteindre l'Etat Hébreu. Pour une raison toute simple : Israël est déjà à portée de tir des missiles iraniens, depuis au moins une demi-douzaine d'années. « Téhéran possède déjà plusieurs types de missiles balistiques en mesure de frapper l'Etat d'Israël et en développe d'autres », soulignaient plusieurs études réalisées pour, ou en coopération avec le ministère français de la défense, en 2011-2012. Les différentes versions du missile Shabab, du Sejil, approcheraient ou dépasseraient déjà la portée des 2000 kilomètres mettant l'ensemble du territoire israélien à portée de tir. Les missiles BM-25 nord-coréens, dont Téhéran aurait fait l'acquisition suivant les dites études, ont quant à eux une portée de 2 500 kilomètres, quasiment jusqu'à Moscou. Qui ne s'en inquiète pas outre-mesure
Théoriquement donc, l'Iran peut dès aujourd'hui frapper Israël. Mais avec des armes non-nucléaires d'une part, relativement imprécises de l'autre. On s'imagine mal les motifs qui pourraient conduire à une telle agression, malgré les relations très dégradées entre les deux Etats. D'autant que les capacités de riposte nucléaires israéliennes sont bien connues, elles. Même si les agents de l'AIEA n'auront jamais le droit d'y jeter un œil...
Certes Israêl joue les incendiaires, mais il ne faut pas non plus négliger le rôle des Saoudiens et la manière dont ces derniers ont leurs intérêts financiers totalement imbriqués avec ceux des Etats-Unis, à partir du choix des pétrodollars dans les années soixante et dix. Se limiter à l'analyse des forces politiques et ne pas mesurer que dans cette décision c'est le capital industrialo-militaire de plus en plaus financiarisé qui est aus manettes et qu'une véritable alliance existe désormais à ce titre entre saoudiens et américains et qu'Israël est entré dans cette alliance improbable. Il faut mesurer que des combats entre potentats rivaux y comppris entre sunnites ont lieu dans tout le moyen orient, il s'agit de pillards en train de tenter de se construire un empire. Israêl joue la division, mais il n'est pas à l'origine de tout, et donc dans la solution des problèmes, il n'est qu'un élément, et les intérêts capitalistes sont déterminants. Il faut absolument résoudre en particulier la question palestinienne, mais désormais il faut considérer l'ensemble géopolitique.
On aboutit alors au paradoxe qui veut que sans doute qu'une partie des iraniens seraient prêts à jouer le jeu de l'entente, mais que les potentats dans leurs querelles internes ne veulent pas plus de la paix que les Etats-Unis.
La Réaction de l'Iran que va faire l'Europe ?
C'est donc un contexte international tendu, le président américain a annoncé sa décision sur l'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015. Téhéran avait de son côté fait savoir qu'il était hors de question de renégocier. Mais Rohani a choisi également de tendre la main à l'Europe et au nom de l'Iran, il a de son côté affirmé qu'il resterait dans cet accord, même sans Washington. Téhéran s'est par ailleurs dit ouvert à un dialogue avec les Européens, les Russes, et les Chinois.Emmanuel Macron a répondu à cette main tendue : «Nous travaillerons collectivement à un cadre plus large, couvrant l'activité nucléaire, la période après 2025, les missiles balistiques et la stabilité au Moyen-Orient, en particulier en Syrie, au Yémen et en Irak.»
C'est à-dire que tout en « regrettant la désision de Trump », il a maintenu une position d'entre-deux qui ne peut contenter personne. Tout en réaffirmant leur soutien au texte de 2015, à savoir qu'ils envisagent de négocier avec Téhéran afin d'aboutir à un nouvel accord qui engloberait d'autres points, comme les activités balistiques de Téhéran ou encore son rôle jugé «déstabilisateur» dans la région. C'est-à-dire exactement la position défendue par Macron aux Etats-Unis. Cette position est difficilement tenable dans la mesure où non seulement l'Iran peut très bien considérer être affranchi de cet accord et considérer que seule la position de la Corée du nord est logique face à un tel adversaire et effectivement choisir de développer son programme nucléaire militaire. Ce ne sera pas le seul pays à faire ce choix et l'issue est de toute manière négative, soit tout de suite on débouche sur un embrasement dans le Moyen orient que semblent annoncer les interventions répétées ces derniers jours d'Israêl en Syrie, soit l'attente se poursuit et la plupart des pays considèrent que leur salut est dans la possession de l'arme nucléaire
La question en ce qui nous concerne est le fait que l'Europe jusqu'ici a tout fait pour cautionner cette politique pourtant suicidaire pour son propre développement économique et Macron est apparu comme le leader de la conciliation. La ridicule attitude qui a été la sienne lors de son séjour aux Etats-Unis en témoigne comme l'ignoble intervention en Syrie à travers ce qui aujourd'hui apparait plus que jamais comme un prétexte.
Rohani, c'est une position qui sans doute ne reflète même pas celle des forces les plus extrêmes en Iran, maintient son adhésion au traité, c »est un appel important à l'Europe, celle-ci au point où elle en est de vassalisation sera-t-elle capable d'opposer une résistance, les Russes l'y invitent. Récemment le discours de XI jinping que nous avons publié ici était très pessimiste sur ce qu'on peut attendre de l'Europe. Analysons effectivement les forces de paix et d'indépendance dans notre pays et nous ne pouvons que partager ce pessimisme. je ne parle pas seulement de macron et du système de propagande médiatique largement tenu par des marchands d'armes mais même des forces politiques dites de gauche. Mais il faut bvien voir que Macron est aussi du point de vue international le produit d'une gauche, celle du parti socialiste, qui est quasiment à l'origine, de Fabius à kouchener de cette politique que l'on croit être celle de Trump mais qui est en fait en rupture sous couvert « d'ingérence humanitaire » avec tout principe de souveraineté des nations et qui a véhiculé l'atlantisme. la soumission du PCF à cette politique internationale a complètement sapé les résistances des forces de paix en France.
Face à ce qui se passe au Moyen orient depuis la libye, en allant jusqu'à la dernière intervention en Syrie a engagé la responsabilité des partis de gauche, du PS, des verts en particulier, méis également de la mollesse des réactions de la direction du PCF et de certains membres de la direction de la France insoumise, sans parler des trotskystes toujours prêt à cautionner l'aggressivité contre la Syrie, l'Iran et au-delà la Russie et la Chine, illustre bien l'incapacité à constituer en France mais aussi dans toute l'Europe une oposistion à la guerre, en laissant à une partie de la droite et de l'extrême droite le soin d'être une caricature. En effet si la réaction de melenchon, qui a choisi, non sans perpicacité de dénoncer la position de Trump en terme vigoureux, si l'on considère ceux qui l'entourent y compris l'incroyable Clémentine Autain, ne forment pas un parti capable de s'opposer à cette logique de guerre. Sur le plan international, Melenchon est un homme seul et son discours ne doit pas nous masquer l'absence de forces organisées en faveur de la paix. L'incroyable démission dans ce domaine du PCF symbolisée par la déclaration de son secrétariat lors de l'intervention en Syrie qui débutait pas un appui à l'idée que la Syrie avait commis un bombardement chimique alors que tout y compris les suites uajourd'hui témoignaient de ce qui se préparait et à quel point le prétexte invoqué était faux.
Donc la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui était totalement prévisible, seule la courte vue des forces politiques y compris celles de gauche qui traditionnellement sont celles qui devraient défendre la paix comme le monde du travail, nous a leurrés sur ce qui se préparait à l'évidence. je ne crois pas que nous puissions continuer ainsi à cautionner ceux quii depuis des années nous entrainent au désastre.
danielle Bleitrach