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Quatrième de couverture
Le système social actuel n'est ni un système, ni social, ni vraiment actuel puisque ce n'est qu'une sédimentation de principes archaïques, faite de trônes, pouvoir, hiérarchies, conquêtes, dépossession… L'argent est synonyme de privation, la valeur des biens n'est qu'illusoire, et le principe du commerce transforme la nature en déchets. Il n'y a rien de rationnel.
Un vrai bond évolutif aura eu lieu quand la civilisation sera définie comme un réseau fonctionnel, coopératif, proactif, libre, muni du pouvoir de contrôler son propre destin, et soucieuse des lois des systèmes qui consistent à tendre vers l'harmonie.
La révolution ressemblera à une urbanisation de système d'information, dont le but est l'optimisation et un gain providentiel de performance, basée sur des principes simples et fondateurs, qui résolvent des pans entiers de problèmes de façon générique, et s'articulent ensemble en formant un système fonctionnel, viable et pérenne.
Les principes fondateurs d'une société-réseau sont une gestion publique des ressources, un droit des systèmes sociaux, un mécanisme de la valeur, et la correcte identification des besoins que permet la gratuité.
« La Société-Réseau » apporte des solutions originales à des problèmes complexes, et permet de visiter les rouages d'un monde imaginaire et fabuleux, où tout marche bien, et qui est à portée de mains…
Chapitres
0 - Prologue de François Houtart
1 - Avant-propos
2 - Les concepts d'un réseau
3 - Notes sur le capitalisme
4 - Le rapport à la consommation
5 - Les buts d'un Système
6 - Les Devoirs des systèmes sociaux
7 - Les structures sociales
8 - L'espoir de la démocratie
9 - La nature de la gratuité
10 - Un réseau émergent
11 - Les transactions sociales
12 - La relativité du droit
13 - L'architecture sociale
14 - La rationalisation de l'équité
15 - La quantification de l'existant
16 - Le mécanisme de la valeur
17 - Les crédits et les droits
18 - L'estimation des besoins
19 - Synthèse
20 - La mise en marche
21 - Science et transcendance
22 - L'unité des peuples
23 - Bibliographie et indexes
24 - Petit mot de la fin
Chapitre 1 - Avant-propos
Ce livre relate une exploration des pistes d'analyses et de constats, dont le cheminement conduit à tricoter les fondations d'un Système social. Il est social parce que garant des activités humaines, et il est Système parce que fonctionnel, viable et pérenne.
A chaque fois qu'on entend prôner qu'il faut un « autre système », c'est toujours une joie de voir ces éclats de lumières scintiller dans le monde, mais en même temps on constate que rien n'est proposé, ou bien que c'est beaucoup trop faible pour quitter la gravitation et obtenir une vision orbitale du monde. Alors, cette volonté reste piètre. Non, il faut voir grand !
Même dans la science fiction il semble trop excentrique d'imaginer un système sans argent, et sans appât du gain, puisqu'il faudrait d'abord dénicher le principe fondateur qui rendrait cela logique, et projeter tout l'engrenage culturel qui en découle.
Quand on fabrique des logiciels on est habitués à passer de l'abstraction à l'architecture, la conception, les paramètres, les potentiels... et quand on lève les yeux de son ordi, on voit le monde comme un logiciel qui aurait été conçu d'une traite depuis la découverte du papyrus, trimballant des principes, des méthodes et des protocoles complètement anachroniques et farfelus. Un peu comme une calculette à vapeur.
Ce qui est stupéfiant, et relativement évident, c'est que la vie foisonne dans la galaxie, et qu'il faut vraiment qu'une civilisation soit très primitive pour fonctionner sur la base de conventions issues de la préhistoire. On s'attend à ce qu'une civilisation avancée ait la compétence de permettre à tous ses citoyens de trouver sa place, de vivre en paix et de progresser sur le chemin de la connaissance. On s'imagine un peuple uni et organisé, rationnel, opérationnel et... pensant et agissant.
Nous, avec notre capitalisme, aux yeux des autres, à quoi avons-nous l'air de penser ? Quelle est le message de la Terre aux nations des étoiles ? Nous sommes seulement à une étape évolutive dite « gastrique », nous sommes juste des boyaux.
Le chemin à accomplir reste faramineux, et les futures générations en seront très satisfaites. Il faut déjà savoir s'unir, avoir les idées claires sur ce qui est rationnel ou pas, et donner un sens à tout ça, à nos vies, au monde. Progresser.
Comme toutes les fois où il est confronté à ce qui le dépasse, l'humain doit adopter une posture panoramique, et du peu qu'il a pu s'élever, décliner les comédies 1 auxquelles il s'accrochera jusqu'au jour où il sera amené, encore, à se surpasser. Et l'humain devra vivre, encore (environ) trente millions d'années 2, à la poursuite du chemin évolutif qui l'attend, sur la base des principes qu'il trouvera les plus judicieux à suivre.
Et il est certain que le terreau le plus idoine pour son développement éthique et spirituel reste l'abondance, l'insouciance des questions purement alimentaires et usuelles, ainsi que le dévouement (libre et spontané) envers son monde. Le secret de tout c'est le rapport à la nature, et aux lois de l'univers. Plus on s'engage dans leur compréhension plus s'en dégagent des règles (des lois), dont chacune a le pouvoir de tout remettre en cause. C'est le prix de la découverte des arcanes de notre vraie nature.
Dans la pratique c'est d'une simplicité extraordinaire, toutes les actions routinières des hommes, ne sont que basées sur des idées, et ces idées peuvent facilement être supplantées par de meilleures idées.
La volonté de cet ouvrage est de concevoir, au moins dans les grandes lignes, un système social sereinement dégagé des confusions inhérentes à des conceptions trop informelles, et qui transforment la vie économique en un dialogue de sourds.
Transmettre, par voie écrite, orale, ou schématique le fonctionnement d'un système tel qu'on le conçoit, n'est jamais facile, parce qu'il n'existe pas de cheminement linéaire pour le faire. Il faut connaître simultanément plusieurs préceptes pour voir comment ils jouent les uns avec les autres. Et donc, indubitablement, quand on est dans la phase de découverte de ces processus, indépendamment les uns des autres, il se peut qu'on trouve ça stupide, ou que son application seule au système-argent soit catastrophique, ou pire, séduisante.
Les axes que nous allons suivre sont les suivants : la définition des objectifs et des moyens, la simplification des tâches redondantes, la critique des fonctionnements qui justifient la mutation systémique (on ne peut y réchapper), la définition des fondamentaux, la conception de l'infrastructure indispensable, une proposition de mécanique, et un patch pour l'appliquer à l'ancien système.
Enfin bref, si vous voulez partir à l'aventure en exploration d'un monde totalement inconnu, où tout est merveilleux, pensé, rationalisé, et fonctionnel, où les gens sont heureux et libres, où la technologie libère l'humain pour qu'il se consacre au sacré, et où un fantastique cerveau mondial veille au bien de chacun... alors bienvenue à Utopia ! J'espère que cette lecture sera inspirante, et vous procurera une énergie constructive ! En tous cas, fidèle à mes rêves et aspirations, j'ai essayé de produire un projet sensé et concret, et une utopie poussée à fond. Si vous aimez la science-fiction, vous aimerez le futur ! Parce qu'il est clair que de nombreuses propositions sont de l'ordre de l'évidence.
Ce qui est proposé n'est qu'une solution, d'une utopie, il y a plein d'utopies, il existe même en réalité dans l'univers un modèle idéal de société, dit « la société parfaite », avec son cortège de « lois des sociétés », qui correspond parfaitement aux humains qui y habitent. Nécessairement, ce modèle est idéal, et c'est dans son adaptation, sa formulation, et dans le peu qu'on arrive à rendre concret que divergent les réalités possibles.
Mais il ne faut jamais oublier cette idée, ou reléguer certaines de ses promesses à des choses « impossibles ». Les choses n'ont de possible que la foi qu'on a en elles et les moyens qu'on leur laissent d'exister.
Pour être « juste » dans ce qui est présenté, il a fallu simultanément traiter aussi bien de questions bassement matérielles et mécaniques, que de questions structurelles, d'humanisme, de philosophie, de sociologie, de prospective, sans oublier les sempiternelles critiques radicales de notre civilisation en fin de course (et au début d'une nouvelle).
1 Par exemple la démocratie est une comédie de ce qu'elle devrait être.2 Durée de vie génétique d'une humanité